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Témoignage de Mathias - 32 ans

Il y a plus de dix ans maintenant, à l’aube de la découverte du monde du travail, j’ai vécu un harcèlement sexuel. Ce qui fut entre autres dramatique, c’est que j’étais encore sans expérience et cette façon de le découvrir fut très traumatisante. Depuis, j’ai vécu dans cette souffrance m’interdisant qu’une femme s’attache à moi par amour, car je considérais que j’étais sale. Cette sensation où lorsqu’on est sous la douche, on y reste des heures à parfois se frotter jusqu’au sang pour essayer de se nettoyer de l’intérieur. Ce fut Internet qui m’a aidé pendant cette période, car à travers les discussions en ligne, j’ai pu rencontrer des femmes qui vivaient cette même souffrance et avec lesquelles j’ai pu trouver des réponses. Je considérais que seul des gens ayant vécu des choses similaires pourraient me comprendre. Il y a eu d’abord cette culpabilité de causalité, de se dire que l’on est la cause de l’événement, de l’avoir provoqué, qu’on avait le choix. Mais quel choix ? Celui de démissionner ? Celui de dire non ? Moi j’ai cédé au harcèlement, ne sachant pas les conséquences, voulant garder l'emploi de mes rêves. Il y a eu ensuite la culpabilité de la jouissance. Ce que j’appellerais la jouissance mécanique, car le corps réagit sans tenir compte de l’esprit. Et il est difficile de comprendre et de faire la différence. Il y a enfin le plus difficile : accepter de vivre avec, de se dire que cela fait partie de sa vie et quoi qu’on fasse, on ne peut aller contre. Après tant d’années, je peux dire que j’ai pu progresser, car j’ai réussi à accepter que l’on puisse m’aimer. Je vis depuis trois ans avec ce qu’on appelle ma moitié, ma future épouse. Il m’a fallu beaucoup de temps. Au bout de ces dix années, j’ai finalement accepté l’aide d’un psychologue. J’ai réussi à ouvrir des "portes" et je ne le regrette pas. Il en reste néanmoins encore des difficultés conséquentes car je n’arrive pas professionnellement à trouver confiance en moi. J’ai tendance à reproduire un état de soumission envers la hiérarchie lorsque je travaille en entreprise. Aujourd’hui sans emploi, j’en suis même à un point ou j’ai peur de travailler, même en intérim.